Un texte façon fiction humoristique de notre ami jean.
En direct…….du purgatoire
( ?).. …peut-être !
Je les ai vus arriver, les uns après les
autres et même les uns avec les autres. Là où je suis maintenant, ils ne me
voient pas.
Et puis, il y en a un, Daniel qu’ils
l’appellent : un gars de par chez nous, je l’ai déjà vu rôder dans le
coin. C’est sans doute lui qui est chargé de la collecte car je vois qu’ils
viennent tous lui apporter de l’argent. Là, je n’entends pas bien ce qu’il dit.
Toujours est-il qu’il garde avec lui deux honnêtes femmes pendant qu’il envoie
le groupe promener à la suite d’une certaine Michèle, son épouse, je crois.
Je les vois s’aventurer comme un seul homme
(enfin pas vraiment) dans ce chemin boisé et chaotique que je connais bien pour
l’avoir fréquenté lors de mes escapades libertines hors de l’abbaye. Ils n’ont
pas l’air de se rendre compte qu’ils se trompent ; ils marchent dans le
sens contraire des autres paroissiens. Enfin, c’est leur affaire. Je ne sais
pas trop ce qu’ils cherchent ; eux non plus apparemment, ça a tout l’air
d’une chasse au trésor.
Il y en a une, fine mouche, qui croit savoir
qu’il y a intérêt à s’intéresser aux chapelles. J’entends un autre confier
qu’il adore ces futaies d’hêtres majestueux.
Ils ont l’air d’avoir bon. Ce serait des amis
de la nature que ça ne m’étonnerait pas.
Ah ! mais qui voilà ! Avec l’argent
de la quête, le Daniel est allé chercher à boire et à manger et pas n’importe
quoi, mes aïeux. Il les attend au soleil, toujours accompagné, au détour du
chemin avec ces délicieux breuvages dont j’ai souvent abusé ; c’est
d’ailleurs pour cela que…enfin, soit.
Le chef les a agréablement surpris avec son
apéro campagnard ; sa femme devait être dans le coup. Tiens les voilà
qu’ils reprennent leur voiture. Je les suis à distance. Resto 1830. Ben voyons !
Ah, bon ! Ils reviennent; ils ont oublié
quelque chose sans doute. C’est cela, on leur a certainement dit qu’il y a
avait des ruines à voir. Au fond, c’est bien de la part de Bernardus d’avoir
fait construire une abbaye ici. Ainsi, on a déjà des ruines toutes faites. Plus
besoin d’en édifier : pas de dépenses inutiles pour la maison du tourisme.
De la sorte, aux gens qui passent par ici, on peut leur montrer et leur
raconter des histoires.
Il y en a un là, je le connais, Dubuisson qui
s’appelle, un historien, un fameux bien que parfois il dit un peu de mal de
moi, moi qui ai peut-être trop aimé en dehors des clous.
Il sait tout sur le passé ; pas étonnant,
il le réchauffe constamment. C’est vrai aussi que dans le passé, il y a avait
plus de futur que maintenant et je ne suis pas le premier à le dire.
Il n’y en a que pour Saint ceci ou cela, Hugo
par-ci , Hugo par-là. Moi, je suis le vilain petit canard. Ceci dit, j’en vois
un, sans doute trop amateur de triple Villers…Il écoute bien poliment mais,
entre nous, il aurait bien besoin du poivre de Gobert d’Aspremont.
Et bien, il pleut maintenant. Tous ou presque à
la prison de l’abbaye pour s’abriter, là où l’on m’a bouclé avant de m’enfermer
chez les Alexiens.
Quoi ! Ils s’en vont déjà. Dommage, je les
aimais bien, ils avaient l’air sympas.
Pur (hum, hum…) esprit, je n’entends plus ce
qu’ils disent mais là, je lis sur leurs lèvres : ils disent Merci à
Michèle et Daniel.
l’autre
Gobert,
Villers la Ville, 20 mai 2012
(aux bons soins de Jean D.)